...Aussitôt je sentis un parfum de femme qui brilla dans mon âme
comme y brilla depuis la poésie orientale. Je regardai ma voisine,
et fus plus ébloui par elle que je ne l'avais été par la fête ;
elle devint toute ma fête... Mes yeux furent tout à coup frappés
par de blanches épaules rebondies sur lesquelles j'aurai
voulu pouvoir me rouler, des épaules légèrement rosées qui semblaient
rougir comme si elles se trouvaient nues pour la première fois,
de pudiques épaules qui avaient une âme, et dont la peau satinée
éclatait à la lumière comme un tissu de soie. Je me haussai
tout palpitant pour voir le corsage et fus complètement fasciné
par une gorge chastement couverte d'une gaze, mais dont les globes
azurés et d'une rondeur parfaite étaient douillettement couchés
dans des flots de dentelle. Les plus légers détails de cette tête
furent des amorces qui réveillèrent en moi des jouissances infinies :
le brillant des cheveux lissés au-dessus d'un cou velouté comme celui
d'une petite fille, les lignes blanches que le peigne y avait dessinées
et où mon imagination courut comme en de frais sentiers,
tout me fit perdre l'esprit.
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