Quand il avait pâli dans les bras d'une amante,
Dormi dans ses cheveux, flots noirs et parfumés,
Quand le ciel empourpré, jetant sa sombre mante,
Fondait les astres blancs dans l'azur clair-semés,
Ce n'était pas l'oiseau chantant dans la rosée,
Ce n'était pas le vent sur la vague embrasée,
Ce n'était un baiser, ce n'était l'hymme saint
qui chassaient le sommeil de son regard éteint,
Mais un tigre mordant l'or de sa jongle riche,
ou roulant, en grondant, le crâne d'un derviche !
Stéphane Mallarmé