Les mots que l'on dit sur les lèvres meurent
Le sens qu'ils portaient s'éteint lentement
Il faut accepter  que rien n'en demeure 
Les baisers sont seuls partis les amants


Je ne t'ai donné qu'un chant périssable
Comme était ce coeur pourtant qui battit
Ah mon triste amour mon chateau de sable
Les baisers sont seuls partis les amants

                 L. Aragon


Karen Hirshan

Les Amants



Magritte

Quand il avait pâli dans les bras d'une amante, Dormi dans ses cheveux, flots noirs et parfumés, Quand le ciel empourpré, jetant sa sombre mante, Fondait les astres blancs dans l'azur clair-semés, Ce n'était pas l'oiseau chantant dans la rosée, Ce n'était pas le vent sur la vague embrasée, Ce n'était un baiser, ce n'était l'hymme saint qui chassaient le sommeil de son regard éteint, Mais un tigre mordant l'or de sa jongle riche, ou roulant, en grondant, le crâne d'un derviche !
Stéphane Mallarmé


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