Ah ! Tu viens d'enivrer mon âme
D'un baiser si délicieux
Que j'ai cru respirer la flamme
Dont Vénus embrase les dieux
Ce n'est point un baiser ; non, c'est l'amour lui-même
Il passe dans mon coeur, et mon coeur embrasé,
Tout à coup palpitant, saisi d'un trouble extrême,
A reconnu le dieu vainement déguisé...
Te désirer, te voir, parler et t'entendre,
T'aimer! ...Que sais-je encore ? Il est un autre voeu !
Donne un second baiser plus secret et plus tendre;
J'étais plus qu'un mortel ; je serai plus qu'un dieu.