Rosario reçut en même temps une balle à bout portant et un baiser, et c'est pourquoi elle confondit la douleur de l'amour avec celle de la mort. Mais ses doutes se dissipèrent lorsqu'elle détacha ses lèvres et vit le pistolet.
-J'ai senti une décharge dans tout mon corps. J'ai cru que c'était un baiser... parvint-elle à me dire sur le chemin de l'hopital.
-Ne parle pas, Rosario, lui dis-je, et elle, agrippée à ma main, me supplia de ne pas la laisser mourir :
-Je ne veux pas mourir, je ne veux pas.
Je faisais de mon mieux pour la reconforter, mais l'expression de mon visage ne trompait pas. Même agonisante, elle était belle, fatale, divine, lorsque toute ensanglantée...

La fille aux ciseaux : Jorge Franco-Ramos



Sommaire