Collection H. Getty
Les baisers commencèrent sur mes genoux, de tendres baisers sur l'épaisse toile de mon jean, ce qui m'étonna car ce n'étais pas ce qui était écrit dans les livres ni dans les revues que je lisais en cachette et ce n'était pas ainsi qu'agissaient les garçons aux mains balladeuses de ma classe. J'étais allongée sur le dos, les jambes repliées, et je le regardais penché sur moi en train de m'embrasser les genoux, ce qui me fit rire et m'émut en pensant que mon enfance s'achevait là, dans cette pièce obscure, au plus fort de la chaleur de midi, avec cet homme au physique de vigile et qui sentait la transpiration.
Yael Hedaya
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