DIEU CREE LA FEMME Pense aux plages, pense à la mer, Au lisse du ciel, aux nuages, A tout cela devenant chair Et dans le meilleur de son âge, Pense aux tendres bêtes des bois, Pense à leur peur sur tes épaules, Aux sources que tu ne peux voir Et dont le murmure t'isole, Pense à tes plus profonds soupirs, Ils deviendront un seul désir, A ce dont tu chéris l'image, Tu l'aimeras bien davantage. Ce qui était beaucoup trop loin Pour le parfum ou le reproche, Tu vas voir comme il se rapproche Se faisant femme jusqu'au lien, Ce dont rêvaient tes yeux, ta bouche, Tu vas voir comme tu le touches. |
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Elle aura des mains comme toi Et pourtant rien ne leur ressemble. Elle ne te sera jamais Complètement familière, Tu voudras la renouveler De mille confuses manières. Voilà, tu peux te retourner C'est la femme que je te donne Mais c'est à toi de la nommer, Elle approche de ta personne. Jules Supervielle |