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Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille 
                         des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux 
                                purs
Et tout mon sang coule dans leurs 
                            regards. 
                        Paul Eluard



A toi qui n'a pas de nom 
      et que les autres ignorent
La mer te dit : sur moi, le ciel 
                te dit : sur moi,
Les astres te devinent, les nuages 
                       t'imaginent
Et le sang répandu aux meilleurs 
                        moments,
Le sang de la générosité,
Te porte avec délices.
 



Je chante la grande joie 
               de te chanter.
La grande joie de t'avoir 
          ou de ne pas t'avoir,
La candeur de t'attendre, 
    l'innocence de te connaitre,
O toi qui supprimes l'oubli, 
        l'espoir et l'ignorance,
Qui supprimes l'absence et 
           qui me mets au monde,
Je chante  pour chanter, je 
             t'aime pour chanter
Le mystère où l'amour me crée 
                  et se délivre.
Tu es pure, tu es encore plus pure 
                     que moi-même.
            Paul Eluard  





La terre est bleue comme une orange
Jamais une erreur les mots ne 
                        mentent pas
Ils ne vous donnent plus à chanter
Au tour des baisers de s'entendre
Les fous et les amours
Elle sa bouche d'alliance
Tous les secrets tous les sourires
Et quels vêtements d'indulgence
A la croire toute nue.


Les guêpes fleurissent vert
L'aube se passe autour du cou
Un collier de fenêtres
Des ailes couvrent les feuilles
Tu as toutes les joies solaires
Tout le soleil sur la terre
Sur les chemins de ta beauté. 

              Paul Eluard

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