Bagatelles

L'oiseau qui vole vers la côte
n'est pas près du bord où, 
            tendant les lèvres,
Le ciel de terre, au ciel de mer
offre un baiser d'écume.

n'a pas tord de voler, l'oiseau 
                    perdu en mer,
n'a pas tort, le marin qui fixe 
             à l'avant du navire,
figure de proue, figure de rêve,
L'image même de celle qu'il aime. 

Ceci se passe loin de tous 
                   les continents,
Loin des continents herbus où 
   courent les taureaux sauvages,
Loin des continents mouillés où le 
          lamantin et l'hippopotame
Barbotent grassement dans la boue qui 
              luit et sèche et craque,

Loin des continents de ville et d'amour,
Loin des continents d'éternelle,jalousie
Loin des continents de steppe et de neige
                             et de sable,
Loin des continents de soleil




Suite de Bagatelles

Ceci se passe où je veux,
Au pays des sirènes et des typhons,
aui pays des roulements de tonnerre
Près du continent du ciel aride,
Dans l'archipel éternel des nuages.



Roulez, roulez, nuages, tandis 
               que l'oiseau vole.
Non loin de là,
Une fiancée reçoit pour sa fête
La carte postale d'éternel serment