Saisir











Il y a là maintenant un grand corps
                      absolument nu 
Et une bouche qu'on croyait à jamais 
                             muette
Et qui soupire :"Amour", avec des 
            lèvres même de la vérité.


             Jules Supervielle

Les approches de l'amour et du baiser

Elle s'arrête au bord des ruisseaux Elle chante
Elle court Elle pousse un long cri vers le ciel
Sa robe est ouverte sur le paradis
Elle est tout à fait charmante
Elle agite un feuillard au dessus des vaguelettes
Elle passe avec lenteur sa main blanche sur son front pur
Entre ses pieds fuient les belettes
Dans son chapeau s'assied l'azur.
                L. Aragon

Vous avanciez vers lui, femme des grandes plaines,
Noeud sombre du désir, distances au soleil.

Et vos lèvres soudain furent prises de givre
Quand son visage lent s'est approché de vous.

Vous parliez, vous parliez, des mots blafards et nus
S'en venaient jusqu'à lui, mille mots de statue.

Vous fîtes de cet homme une maison de pierre,
Une lisse façade aveugle nuit et jour

                   Jules Supervielle


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