Si l'amour endormi touchait ton corps, Cérès, tu donnerais tes épis d'or. Ainsi que la Vierge, tu pourrais faire Jaillir de tes seins une voie lactée. Tu te flétriras comme un magnolia. Nul ne baisera tes cuisses de braise. Tes cheveux ignoreront les caresses Qui les feraient vibrer Comme les ondes d'une harpe.
O puissante femme, ébène et jasmin, Dont l'haleine à la fraîcheur des ombelles, Vénus à la mantille, tu évoques Le vin de Malaga et la guitare. O cygne brun, qui nage sur un lac Aux lotus en flèche, aux vagues d'oranges, Aux oeillets rouges dont l'écume embaume Les nids fanés abrités sous ton aile,
|
|